Un avenir sombre
Confronté à une crise sans précédent depuis la Grande Dépression des années trente, Nicolas Sarkozy, président du pouvoir d'achat déterminé à aller chercher la croissance "avec les dents", est aujourd'hui contraint de faire le dos rond malgré un quinquennat placé sous le signe du réformisme volontariste.
Le pouvoir d'achat longtemps rogné par l'envolée des prix est maintenant plombé par la montée du chômage et la France enregistrera, comme les principales économies industrialisées, une croissance négative en 2009.
Dans sa note de conjoncture publiée vendredi, l'Institut national de la statistique anticipe une contraction de 0,8% du produit intérieur brut au quatrième trimestre 2008, qui limiterait la croissance à 0,8% sur l'ensemble de l'année.
L'Insee voit le taux de chômage remonter à 8,0% en France métropolitaine en juin 2009, alors qu'il avait touché début 2008 un plus bas de 25 ans de 7,2%.
Malgré une présidence française de l'Union européenne largement saluée comme un succès, le chef de l'Etat n'est pas parvenu à atténuer les inquiétudes.
Sa cote de popularité marque le pas et l'opinion préoccupée par les risques de crise sociale n'entretient guère d'illusions sur les effets du plan de relance de 26 milliards d'euros détaillé vendredi en conseil des ministres.
Selon un sondage Ifop réalisé les 11 et 12 décembre pour Sud-Ouest, 72% des personnes interrogées exprimaient la crainte que des événements identiques à ceux connus par la Grèce actuellement surviennent en France.
Le baromètre BVA-France Inter-Les Echos de la politique économique du gouvernement pour le mois de décembre montrait quant à lui qu'un Français sur deux anticipe pour les mois à venir une explosion sociale majeure avec risque de paralysie du pays comme lors des grandes grèves dans les transports de 1995.
Les économistes ne sont guère plus enthousiastes sur le plan de relance.
"Le quatrième trimestre 2008 est marqué par un véritable effondrement de l'économie dans beaucoup de secteurs", relève Nicolas Bouzou, économiste du bureau d'analyse indépendant Asteres qui fait état de contractions d'activité de 20%, 30% voire 50%.
"Aujourd'hui nous sommes dans l'effondrement et il va durer jusqu'au premier semestre de l'année prochaine, la crise passant par une nouvelle phase dans les premiers mois de 2009 avec une vague de défaillances d'entreprises.
Le plan de relance jouera un rôle d'amortisseur, mais son "impact global sera limité par l'ampleur de la chute de la confiance" des ménages comme des entreprises, préviennent les économistes du Crédit agricole dans une note publiée le 8 décembre.
Certes le gouvernement n'a pas exclu un second plan de relance si nécessaire mais la situation des finances publiques limite les marges de manoeuvres.
Selon le ministre du Budget, Eric Woerth, le déficit public de la France atteindrait 3,9% du PIB l'année prochaine après prise en compte des mesures annoncées mais sous l'hypothèse d'une croissance comprise entre 0,2% et 0,5% à laquelle le gouvernement n'a pas renoncée.
On peut aller jusqu'à 5%, 5,5% de déficit public mais l'on atteint des niveaux problématiques en termes de dette , prévient Nicolas Bouzou.
Source :
Reuters
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