Deux articles publiés sur Boursorama éclairent la vision du plan de sauvetage des banques que tire l’UE dans la conception ultra-libéralede l'économie qui est la sienne aujourd'hui.
Afin d'accorder son feu vert à l'injection de 10,5 milliards d'euros prévue par l'Etat français dans le capital de six établissements bancaires, et, plus généralement, aux mesures de recapitalisation de "banques saines", la Commission européenne pose ses conditions, rapportent mercredi Les Echos.
Bruxelles exige que les Etats qui recapitalisent leurs banques obtiennent une rémunération d'au moins 10% pour limiter les risques qu'une banque ne bénéficie d'un avantage concurrentiel déloyal en terme de coût du capital. Pour mémoire, le plan français prévoit un taux de rémunération de 8%.
Sur la question des dividendes, la Commission européenne aurait renoncé à interdire que les banques concernées par l'aide publique en distribuent. A la condition toutefois que "d'autres mécanismes soient prévus pour favoriser la revente rapide de ses titres par l'Etat", indiquent Les Echos.
Ouf, nous voici rassurés : Les actionnaires pourront, malgré la crise, percevoir une rémunération.
Et tant pis si, pour y parvenir, il faut en passer par la mise en oeuvre des Plans Sociaux déjà “bouclés” par les Directions Générales des banques, prêtes à “dégainer” au moment le pus propice pour rassurer le Marché et faire rebondir les cours des titres bancaires par l’annonce de “dégraissage” massifs.
Lesquels ont d’ailleurs déjà commencé
Crédit Suisse a annoncé ce matin une perte nette estimée à environ 3 milliards de francs suisses (1,95 milliard d'euros) à fin novembre 2008, "qui reflète l'impact des conditions de marché adverses durant le trimestre et des coûts liés au programme de réduction des risques, principalement au sein d'Investment Banking". Dans ce contexte, elle a annoncé la suppression de de 5300 postes, soit une diminution de 11% de l'effectif global actuel de la banque.
"Cette réduction ainsi que d'autres mesures pour améliorer l'efficacité en termes de coûts permettront une diminution des coûts de 2 milliards de francs, soit 9% de la base de coûts sur neuf mois annualisée de la banque pour 2008", a précisé Credit Suisse.
On ne sait pas encore le montant du dividende que va servir Crédit Suisse, ni l’ampleur du rebond boursier de son titre que cette annonce va entraîner.
On vit une époque formidable !
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