Revenus, patrimoines : quelques éléments utiles au débat
Les campagnes de 2007 permettront de confronter les visions économiques et fiscales des différents projets. Les différences sont conséquentes : Alors que l'UMP exige des salariés qu'ils travaillent plus, et manoeuvre pour permettre aux minorités aisées de toujours payer moins d'impôts, le Parti socialiste a fait le choix d'une fiscalité plus juste, au service de deux objectifs : financer l'action publique et la solidarité, tout en réduisant les inégalités ... la dette et les déficits.
Ce qui suppose de revenir sur les cadeaux fiscaux consentis aux plus riches.
Ce débat mérite d’être éclairé par quelques chiffres qui dressent le portait économique et social du pays. «L’enquête sur les revenus fiscaux» publiée par l'Insee fait un point très précis sur les revenus et le patrimoine des Français. Elle nous apprend ainsi que :
* 90 % des Français gagnent moins de 2 200 euros par mois
* 8o % des Français gagnent moins de 2 000 euros par mois.
* 50 % des Français gagnent moins de 1 500 euros par mois
* 40 % des Français gagnent moins de 1 400 euros par mois
* 20 % des Français gagnent le SMIC, soit moins de 1 000 euros.
Cette étude permet d'affirmer également que l'inégalité de répartition des richesses se retrouve avec autant d'acuité dans la détention du patrimoine, puisque :
* les 1% les plus fortunés (350 000 ménages) détiennent un patrimoine
* les 25 % les plus fortunés détiennent un patrimoine de 260 000 euros
* les 25% les moins fortunés détiennent un patrimoine de 11 000 euros
* les 2 % les moins fortunes (625 000 ménages) détiennent un patrimoine
de 230 euros.
Des inégalités renforcées par l’UMP
L’UMP ne s'en vante guère, mais la majorité sortante est à l'origine d'une hausse sensible des prélèvements : 17 milliards d'euros de plus en 2005 et en 2006 qu'en 2002, soit 34 milliards de plus de prélevés sur l'ensemble des ménages, en à peine deux ans.
Cette hausse est d'autant moins acceptable qu'elle a permis de financer avec l'argent de tous les Français des baisses, parfois exorbitantes, accordées à une petite minorités de foyers particulièrement aisés.
Fiscalement, le bilan de l'UMP est clair : ses «réformes» fiscales ont accru les inégalités, en privilégiant les très hauts. Les baisses d'impôts sur le revenu, votées depuis 2002, ont ainsi permis à :
* Un célibataire qui gagne 4 000 euros par mois, de payer 1 300 euros
d'impôt sur le revenu en moins par an ;
* Un couple sans enfant qui gagne 8 000 euros par mois, de payer 2600 euros
d'impôt sur le revenu en moins par an ;
* Un célibataire qui gagne 100 000 euros par mois de payer 100 000
euros d'impôt sur le revenu en moins par an ;
Le bilan de la seule réforme de l'impôt pour 2007 est à cet égard accablant : il faut gagner plus de 10 000 euros par mois pour commencer à en bénéficier, le gain maximal (4 900 euros par an) étant réservé à celles et ceux qui gagnent 200 000 euros par an.
Dans le même temps, deux réformes touchant à la fiscalité du patrimoine ont abaissé considérablement l'impôt de quelques milliers de foyers particulièrement fortunés :
* le «bouclier fiscal» : sur les 400 millions d'euros qui y sont consacrés, 350 millions d'euros ont été restitués aux 17 000 assujettis à l’ISF, soit un gain moyen de 20 000 euros par an !
* la réforme de l’ISF : permettant l'exonération des parts et actions détenues par un mandataire social à 75 % de la valeur des titres, cette réforme a permis par exemple de baisser l'ISF du détenteur d'un patrimoine de 15 millions d'euros (dont 8 millions en valeurs mobilières sans engagement de durée) de 100 000 euros par an ;
Ces réformes, qui sont à l'origine d'un accroissement inédit des inégalités, représentent un véritable découragement au travail ... sans parler d’une scandaleuse et cynique volonté de privilégier les plus aisés au détriment des plus faibles et des classes moyennes. À l’UMP, et chez son candidat Nicolas Sarkozy, le clientèlisme électoral n’est jamais un vain mot.
Sources :
L’HEBDO DES SOCIALISTES
N° 432, du 20 janvier 2007
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