"Il ne doit y avoir d’autre priorité économique et sociale que la réduction rapide et significative du chômage". Belle envolée lyrique de Laurence Parisot, lors de l’Assemblée Générale du MEDEF du 25 janvier dernier …
Le grand patronat (le MEDEF représente les entreprises de plus de 500 salariés, au contraire de la CGPME, qui regroupe, elle, les entreprises moyennes et petites … dont les dirigeants sont loin de partager toutes les analyses du premier), a toujours confondu ses intérêts avec l’intérêt général, et ses objectifs partisans avec des évidences s'imposant à tous.
Après avoir obtenu des gouvernements de droite sous son obédience de baisser les charges sociales, sans incidence sur la réduction du chômage mais avec effets positifs sur ses marges de profit, le MEDEF déclare maintenant, dans son «manifeste», en s’abritant toujours derrière le même objectif de façade de favoriser l’emploi, qu’il a «besoin d’air». Traduisez : souplesse et déréglementation en matière de «droit» du travail, pour permettre une meilleure exploitation des salariés au bénéfice des entreprises … et des revenus de leurs dirigeants et de leurs plus gros actionnaires
Si le MEDEF parvenait à ses fins, autrement dit, si Nicolas Sarkozy accédait à la présidence de la République (les «copier/coller» entre son programme et celui des grands patrons sont légion), ceux qui, à coup sûr, manqueraient totalement d’oxygène, ce sont les salariés menacés de «délocalisation», les travailleurs précaires, et ceux qui ont déjà été repoussés dans la pauvreté.
Le Projet des socialistes, rappelons le, ne refuse pas par principe la moindre «souplesse» (notamment pour les PME, cette fois, qui n’entonnent pas, elles, le même refrain cynique que Laurence Parisot). Mais toute «souplesse» doit être précédée de garanties et de protections nouvelles, négociées avec les représentants des salariés dans un cadre légal préalablement défini : la «sécurisation des parcours professionnels».
En fait de « besoin d’air », le MEDEF n’en manque surtout pas (d’air) !
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