N’en déplaise à Nicolas Sarkozy, François Fillon et autres pourfendeurs des « 35h » : les salariés français plébiscitent les RTT Près de 8 salariés sur 10 ne sont pas intéressés par le rachat de leurs jours de RTT (réduction du temps de travail), selon un sondage LH2-Institut de l'entreprise, publié mardi10 juin dans "Les Echos" (Média rarement soupçonné de gauchisme radical !). Les faits sont têtus, et les «manipulateurs» qui affirment sans vergogne que « les français ne sont pas satisfaits des 35h » en sont pour leurs frais. La propagande, même la mieux élaborée soit-elle, ne résiste pas à la réalité des chiffres.
A la question "cette année, pensez-vous vous faire racheter par votre entreprise des jours de RTT?", 79% des salariés répondent « non », contre une toute petite minorité (11%) qui répond : « oui ».
Chez les moins de 50 ans, le « non » atteint 82%, tandis que les 18 à 24 ans se prononcent contre, eux aussi, à 66%.
Le détail des réponses est particulièrement révélateur : Les employés, comme les cadres sont opposés au rachat des RTT à 81%. Il n’y a guère que les artisans et commerçants qui en acceptent le principe, et encore à 36% seulement.
Quant on sait que ces professions « indépendantes » ne sont pas assujetties aux 35h, leur réponse prend un sel particulier.
En vérité, ce que veulent ces 36 % de travailleurs non salariés (qui restent malgré tout minoritaires, convient-t-il de le souligner), c’est que leurs employés, ouvriers, commis … continuent à être «corvéables a merci» et à travailler sans limites, pour le meilleur enrichissement de leur «patron». Il en va de même pour une minorité équivalente (36%) de chefs d’entreprises, qui rêvent de l’abolition des 35h, au nom de prétextes faussement économiques, mais qui visent, en réalité, à conserver ou à reconquérir le «droit à l’exploitation» de ceux qui travaillent pour eux.
Il n’en demeure pas moins que pour les salariés des plus petites entreprises (ou, dans certains secteurs publics, comme les agents hospitaliers, par exemple), la réduction du temps de travail n’a pas été instituée dans l’esprit de la loi Aubry (Absence d'embauches correspondantes, notamment). C’est leur mise en œuvre, là où des insuffisances sont constatées, qu’il faut revoir.
Mais saisir le prétexte d’une mauvaise application envers une petite minorité, pour abroger la durée légale du travail de 35h par semaine, relèverait d’un «coup de force» rejeté par 80% des français.
Passer outre reviendrait à accepter le risque d'une déflagration sociale
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