Jean-Paul Huchon marque un point important en faveur de son schéma d'aménagement de la région Ile de France
Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, le futur de la région capitale fait polémique entre la Gauche, qui la dirige, et la majorité qui a fait de sa reconquête un objectif majeur des élections régionales prévues en 2010.
Parmi les nombreux sujets de discorde, le Schéma directeur de l'Ile de France (SDRIF), élaboré par le Conseil régional, et qui fixe, pour les 20 ans à venir, les grandes priorités en matière d'urbanisation, de logement, de transports, de développement économique et de préservation de l'environnement. Un document capital, destiné à remplacer le précédent SDRIF, imposé par l'Etat en 1994, mais sur lequel la majorité régionale et le gouvernement sont en désaccord depuis près d'un an. Au risque de voir sa mise en oeuvre bloquée, puisqu'elle nécessite un décret signé en Conseil d'Etat.
Dans cette partie de bras de fer, le président socialiste de la région a gagné une manche essentielle avec le feu vert, donné à son texte, par la commission d'enquête publique indépendante mise en place en octobre 2007.
Les 19 membres de la commission ont, à l'unanimité, émis un "avis favorable" qualifiant notamment de "pertinentes" les orientations générales du SDRIF, même s'ils ont assorti cet accord de mises en garde.
Parmi les "quatre réserves", essentiellement techniques, et les "15 observations" formulées par les enquêteurs, une des plus sensibles porte sur les moyens prévus pour atteindre l'objectif de 60.000 logements par an, qui constitue l'épine dorsale du SDRIF. Quant au projet de rocade ferroviaire autour de Paris, “Arc-Express”, les commissaires ont recommandé qu’il “soit affiché comme la priorité absolue” en matière de transport, et ont suggéré des “ajustements” pour “renforcer la robustesse de son volet économique”.
Des amendements que Jean-Paul Huchon s'est engagé à reprendre à son compte, se félicitant que le SDRIF soit "validé dans son économie générale".
Mais, il n'est pas sûr que cela suffise à François Fillon, qui au même moment, rendait publique une lettre envoyée, la veille, au Président de la Région IdF, dans laquelle il dénonçait le manque d'ambition du SDRIF “en matière de développement économique”.
Le Premier Ministre affirme que “le gouvernement ne peut accepter la vision d'une région urbaine en recul, en repli, qui n'est pas celle d'une métropole du plein emploi”, et menace de ne “pas approuver le document dans sa version actuelle”.
Un éventuel blocage du SDRIF ne répondrait qu'à "de basses raisons politiques", a expliqué Jean Paul Huchon devant la presse, en soulignant qu’un barrage idéologique politicien, érigé par la droite, conduirait à une “paralysie” et à un “effondrement économique” de la Région. “Nos adversaires trahissent les Franciliens et insultent l'avenir”, a-t-il déclaré, avant d’annoncer avoir saisi “trois grands juristes” : Guy Carcassonne, Yves Jegouzo et Roland Peylet, pour “dire quel est le pouvoir réel de l'Etat d'arrêter le SDRIF”.
Pour lui, le texte sera voté, quoi qu'il arrive, par le Conseil régional, le 25 septembre prochain. Il a donné au gouvernement jusqu'au 1er septembre pour lui faire part de ses "idées" et "conseils".
La Droite, minoritaire en Ile de France (comme dans la quasi totalité des autres régions), dont la politique économique et sociale est massivement rejetée par le pays (plus de 60% de mécontents), a, semble-t-il, décidé de mener une “guerre de tranchée” politicienne, sans souci de l’intêret des franciliens.
La marque d’un Pouvoir Présidentiel et Gouvernemental aux abois ?
Source : AFP
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