Le président du conseil régional d'Ile-de-France Jean-Paul Huchon a chiffré jeudi à 17,8 milliards d'euros les besoins d'investissements pour les transports en Ile-de-France d'ici à 2020, et demandé à l'Etat d'y contribuer. Un mois après avoir été mis en cause par Nicolas Sarkozy à propos des problèmes du RER A, JP. Huchon a lancé jeudi un "plan de mobilisation", en présence d'élus de gauche, dont le maire PS de Paris Bertrand Delanoë, des présidents de la SNCF et de la RATP Guillaume Pépy et Pierre Mongin.
Mais les deux ministres invités, Jean-Louis Borloo (Ecologie) et Dominique Bussereau (Transports), n'ont pas participé à la réunion.
"L'Etat à son plus haut niveau montre qu'il est plus habile quand il s'agit de donner des leçons en matière d'aménagement du territoire que lorsqu'il est question de mettre en oeuvre des actions concrètes", a estimé Annick Lepetit (PS), adjointe aux transports de Bertrand Delanoë.
L'Etat était représenté par le directeur régional de l'équipement et le directeur des transports terrestres au ministère de l'Ecologie.
"Nous savons que le système de transports ne répond plus aux besoins, à cause d'un déficit d'investissements et de la croissance du trafic", a affirmé JP. Huchon, également président du Syndicat des transports d'Ile de France (STIF).
"Nous savons quelle est l'impatience des usagers, leur mécontentement, leur insatisfaction du fait des dysfonctionnements", a-t-il dit.
Selon un participant, M. Mongin (RATP) a reconnu qu' il ne pensait pas que la saturation du réseau arriverait si vite, tandis que le président de Réseau ferré de France, Hubert du Mesnil, a concédé "un manque d'anticipation".
JP. Huchon a présenté un projet en trois volets, passant "à court terme" par le traitement des "situations d'urgence", notamment les RER et la saturation de certaines lignes de métro, dont la ligne 13, et prévoyant "le changement en profondeur" du matériel "vétuste" de la SNCF et de la RATP.
Le RER A, ligne la plus fréquentée du monde, avec 400 malaises par an, nécessite 1,4 milliard d'euros d'investissements, dont 1,3 pour le remplacement des rames.
Le prolongement de la ligne 14 du métro, seule solution pour soulager la 13, coûtera 800 millions.
Avec l'effort pour les handicapés, les besoins d'urgence sont estimés à 5,6 milliards, dont 1,5 seulement inscrits dans le contrat de projets Etat-région (CPER).
Le plan préconise d'accélérer une dizaine de chantiers, dont les tangentielles ferrées Nord et Ouest, le tram-train Massy-Evry et le prolongement de la ligne 11 du métro.
Parmi les grands projets, figurent la rocade ferroviaire autour de Paris Arc Express (6 milliards) et le prolongement d'Eole à l'ouest.
Au total 17,8 milliards de besoins, dont 4,1 seulement programmés aujourd'hui.Selon JP. Huchon, la région, les départements et le STIF peuvent apporter 12 milliards, avec leurs budgets, un emprunt et des ressources nouvelles (hausse du versement transport payé par les entreprises, abondement du fonds d'aménagement de la région, utilisation des plus-values foncières, dans les opérations d'aménagement, écotaxe)
Il demande donc à l'Etat d'apporter 5,8 milliards, dont 4,6 pour les infrastructures et 1,2 par apport en fonds propres à la SNCF et à la RATP pour leurs matériels roulants.
Source : AFP
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