François Hollande, premier secrétaire du PS, a indiqué lundi lors de ses voeux à la presse que c'est la candidate du parti Ségolène Royal qui "arbitrera" sur la réforme fiscale qui serait mise en oeuvre en cas de victoire de la gauche.
Il a répété que pour déterminer les contribuables qui seraient concernés par une remise en cause des baisses d'impôts accordées depuis 2002, "on pouvait envisager un seuil de revenu net fiscal de 4.000 euros pour un célibataire et de 8.000 euros pour un couple sans enfant et de 12.000 euros pour un couple avec deux enfants. "Cela concerne 2% des contribuables, 4% des imposables à l'impôt sur le revenu", a-t-il dit.
"Cette idée peut être discutée. On peut chercher d'autres seuils (...) Un travail sera mené et la candidate Ségolène Royal arbitrera", a-t-il dit.
François Hollande a estimé que les réductions d'impôts accordées aux plus riches avaient été financées par l'ensemble des contribuables, y compris les plus modestes. Il a assuré que depuis 2002, 70% des réductions d'impôts avaient concerné 10% des contribuables les plus riches et qu'un contribuable touchant "100.000 euros par mois" avait gagné en réduction d'impôts "100.000 euros par an". François Hollande a rappelé également que "90% des Français gagnaient moins de 2.200 euros par mois".
Selon le numéro 1 du PS, cette réforme vise à rendre l'impôt "plus juste et plus efficace" et à redonner du "pouvoir d'achat" aux Français. Les propos de François Hollande, la semaine dernière, ont relancé de façon spectaculaire le débat sur la fiscalité et créé une polémique au sein du PS. Ségolène Royal a confié une mission à trois parlementaires, dont l'ancien ministre de l'Economie Dominique Strauss-Kahn, sur la fiscalité et les dépenses publiques.
La gauche et la droite se sont affrontées sur le nombre de contribuables concernés par les propos de François Hollande et le seuil à partir duquel on est considéré comme riche.
François Hollande a par ailleurs dénoncé lundi une "captation d'héritage" après que Nicolas Sarkozy ait cité Jean Jaurès dimanche lors du congrès de l'UMP qui l'a intronisé candidat. "Nous n'acceptons pas (...) la captation d'héritage. Pauvre Jaurès! S'il avait su qu'un jour son nom serait cité dans un congrès de la droite française", a lancé le premier secrétaire du PS lors de sa cérémonie de présentation des voeux au siège du parti.
Dans un discours largement consacré à la critique des déclarations de M. Sarkozy dimanche, M. Hollande a accusé le candidat de l'UMP de vouloir "convaincre qu'il a changé, comme dans un tour de passe passe".
"Je n'admets pas que l'on veuille effacer les lignes, jeter la confusion, nier les responsabilités", a-t-il ajouté. Nicolas Sarkozy "est le candidat de la droite", "de la continuité, du pouvoir tel qu'exercé depuis 2002, de toutes les décisions prises, de tous les échecs, de tous les reculs...".
"Nicolas Sarkozy n'a pas changé, il continue, il s'accroche, il s'accapare tous les moyens de l'Etat", "son modèle c'est le pouvoir personnel", "c'est l'Etat UMP", a dit encore le premier secrétaire.
Au total, "c'est un candidat dangereux par sa méthode de n'être responsable de rien, par sa politique de ne récompenser que les gagnants", a-t-il encore déclaré.
15 Janvier 2007 12h55
Ségolène ROYAL estime que le débat sur la question préoccupante des déficits publics et donc de la fiscalité et des prélèvements est légitime et même indispensable. Le redressement du pays appelle des réponses et le débat de l'élection présidentielle doit permettre de proposer un choix clair, en respect des quatre objectifs du projet socialiste rappelés par le Premier secrétaire, François HOLLANDE : pas d'augmentation des prélèvements obligatoires, réduction des déficits, financement des priorités sociales et remise en cause des avantages fiscaux des plus privilégiés.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire