Les défenseurs de la laïcité réagissent
Le discours d'accueil à l'Elysée du chef de l'Etat au Pape Benoît XVI, au cours duquel Nicolas Sarkozy a soutenu le concept ambigu de «laïcité positive», estimant que l'héritage et le rôle des religions dans la société devaient être pleinement assumés, ne passe pas.
Le Parti socialiste a appelé le gouvernement et le président Sarkozy à "être les gardiens" du principe de laïcité tandis que les associations familiales laïques (Cnafal) ont dénoncé «l'intrusion permanente dans le champ politique» de la religion, depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, qui porte atteinte au principe de séparation de l'Eglise et de l'Etat, et vise à tenter de restaurer une influence perdue, dans une France largement sécularisée.
«La laïcité implique que la religion soit une affaire individuelle, dans un Etat respectueux de la liberté des cultes», a souligné Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste. «Ceux qui ont la responsabilité de gouverner la République, et le président en premier lieu, doivent être les gardiens de ces principes». Selon le PS, la «priorité immédiate (du gouvernement) doit être de rassembler les Français : la France a déjà assez de problèmes pour ne pas ouvrir de nouvelles polémiques».
«Pour la première fois dans l'histoire de la France républicaine, un Pape et un président de la République affichent une politique commune. En ce sens, déjà, la laïcité de notre République est en danger», s'est indigné pour sa part le sénateur PS Jean-Luc Mélenchon. «Il s'agit de promouvoir en France le concept de «laïcité positive», qui s'oppose à la loi de 1905 en prévoyant le retour des Eglises comme actrices de la vie institutionnelle et publique.
Les Francs-Maçons du Grand Orient ont réaffirmé, quant à eux «que la laïcité n'avait pas besoin d'adjectif pour exister et que toute référence à une laïcité positive en dénature le sens », tandis que les associations familiales laïques affirmaient que depuis l'avènement du nouveau président de la République, le modèle américain qui mélange allègrement la bannière de Dieu et la politique semble être le nouveau modèle de fonctionnement de nos gouvernants.
Le Cnafal appelle à la mobilisation de tous les laïques. La défense des services publics, de l'école républicaine et laïque, et du système de santé public fait partie des enjeux fondamentaux de la laïcité. C’est par ce principe fondateur qu’on distingue la République d'une simple démocratie de plus en plus marchande.
Sources AFP - Reuters
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