Lycéens et fonctionnaires, en majorité des enseignants, ont défilé en masse contre la suppression de milliers de postes
Le mot d'ordre de grève a été bien suivi dans l'Education, avec entre 46,16% (ministère) et 63% (SNUipp, syndicat majoritaire) de grévistes dans le primaire. Dans les collèges et lycées, entre 33,55% (ministère) et 55% (Snes-FSU (majoritaire) des personnels étaient en grève. Unsa-Education a parlé de 60% de participation dans l'ensemble de l'Education.
La grève a aussi touché le reste de la Fonction publique : elle a été observée par 24,8% des agents de l'Etat (dont la Poste et France Télécom), chiffre similaire à celui de la dernière grève unitaire du 24 janvier (24,7%).
Les manifestations ont réuni en France entre 200.000 personnes selon la police, et 300.000 manifestants selon la FSU. Ils étaient 7.000 à 30.000 à Marseille, 12.000 à 30.000 à Nantes, 7.000 à 15.000 à Grenoble. A Paris, ils étaient entre 50.000 et 60.000 selon la FSU, dont des milliers de lycéens.
La quasi-totalité des fédérations et syndicats de l'Education, y compris l'enseignement privé sous contrat, et les parents d'élèves FCPE appelaient, aujourd’hui 15 mai, à manifester contre les 22.900 suppressions de postes dans la fonction publique, dont 11.200 dans l'Education (8.830 dans le public) prévues en 2008, alors que 35.000 sont déjà annoncées pour 2009.
Pour le Parti Socialiste, qui soutenait cette journée d’action des fonctionnaires, l'action menée par le gouvernement Sarkozy-Fillon depuis un an dans la Fonction publique revient à faire des agents de l’Etat une cible privilégiée pour réduire les déficits créés par sa politique en les considérant comme une simple variable d'ajustement.
La suppression de 36.000 postes de fonctionnaires en 2009 et le non-remplacement systématique d'un agent sur deux partant à la retraite constituent la seule ambition de la droite pour l'Etat et les services qu'il rend aux Français.
La révision générale des politiques publiques (RGPP) voulue par Nicolas Sarkozy se résume de ce point de vue à un simple catalogue de mesures disparates, sans aucune vision d'ensemble, sans projet à moyen ou long terme, sans ambition pour l'Etat.
En réponse à cette mobilisation de masse, Nicolas Sarkozy, ajoutant la provocation au cynisme, a répondu en annonçant un projet de loi "avant l'été", qui instituera “un droit à l'accueil des enfants inscrits dans nos écoles", et l’obligation, pour les professeurs grévistes de se faire connaître 48 heures à l'avance.
Une annonce aussitôt critiquée par
l'ensemble des syndicats enseignants et lycéens, qui ont estimé à l'instar de Gérard Aschieri (FSU) que le chef de l'Etat
franchissait "une ligne rouge", en voulant limiter le droit de grève. Provocation du Chef de l’Etat vivement critiqué par
François Hollande, qui y voit la volonté, pour le Gouvernement et la Présidence, d’engager
l’épreuve de force avec lesfonctionnaires ... Avant d’affronter l’ensemble des salariés
mobilisés unitairement contre le projet de réforme des retraites,
jeudi 22 mai 2008.
Le dialogue social est au point mort. La désespérance grandit dans le pays, à mesure que le Pouvoir d’Achat de la très grande majorité des français est en chute libre. Tous les ingrédients d’un accident social majeur sont réunis ...
Ce qui n’empêche pas les fanfaronnades sidérante du Gouvernement suite à la publication par l’INSEE des comptes nationaux.
Sans vergogne, Madame Lagarde «jubile» -selon ses propres termes- au constat d’une croissance revue à 2,1 % en 2007, alors qu’elle-même avait promis une croissance de ... 3 % au mois de juin, ramenée à 2,5 % en septembre, puis à 2,25 % en octobre et enfin à 2 % en décembre. Niveau de croissance des plus faibles en regard des résultats obtenus par nos principaux partenaires européens (2,6 % pour l’ensemble de la zone euro, 2,5 % pour l’Allemagne et 3 % pour le Royaume-Uni).
En outre ces chiffres ne rendent pas compte des perspectives économiques pour l’avenir. Or, l’analyse des enquêtes de conjoncture montre une dégradation profonde, durable et inquiétante des indicateurs économiques en France, alors que l’INSEE vient encore de valider le creusement des déficits (2,7 % du PIB contre 2,6 % en 2006) . La France est avec l’Italie le seul pays de la zone euro à voir ses déficits augmenter. On est loin des 2,4 % annoncés par le gouvernement.
L’autosatisfaction déplacée dont fait preuve le gouvernement est dès lors totalement inacceptable, comme en témoigne la mise en garde que s’apprête à faire la Commission européenne à la France.
Le Parti socialiste rappelle que le gouvernement porte la responsabilité de la mauvaise santé économique du pays. En faisant le choix, avec le paquet fiscal, de faire des baisses d’impôts à crédit pour les plus aisés de nos concitoyens (10 milliards de baisse de prélèvements obligatoires), et en favorisant une envolée de la dette, la droite s’apprête à faire inéluctablement payer le coût de ces cadeaux fiscaux aux catégories moyennes et populaires ... déjà au bord de la rupture et de l’explosion !
L’aveuglement partisan des appentis sorciers qui nous gouvernent a-t-elle des bornes ?
Sources :
AFP, Reuters,
Communiqués du PS***
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