*
Et si le pire de la crise était devant nous ?
*
L’économie n’a jamais été une science exacte. Elle repose sur des “conventions” ou des constatations empiriques, abusivement élevées au rang de “lois”. C’est sans doute la raison pour laquelle les analystes et prévisionnistes sont si peu souvent d’accord.
*
A entendre la classe dirigeante, politique ou économique, le contre coup de la crise financière sur l’économie serait en voix d’atténuation, et le fameux “bout du tunnel” serait en vue. La preuve ? Le marché est stabilisé et s’inscrit dans une “ligne” plutôt “haussière” (même s’il vient de très bas), les premiers indices de reprise apparaissent, ce qui est encourageant même si les dommages sociaux (loin d’être co-latéraux), et notamment le chômage, tempèrent l’optimisme renaissant.
*
Pourtant, le 22 juin 2009, le site Liberation.fr publiait une analyse de l’économiste américain Harry Dent, qui prévoyait que la dépression économique serait encore plus profonde à l’horizon 2010, et prédisait que dans les 2 ans, le monde allait connaître un crash encore plus grand que celui que nous venons de vivre.
*
Or, l’auteur, toujours selon l’article, a largement démontré son sérieux. Dans un livre paru en 2004, il annonçait la dépression économique que sommes en train de traverser, survenant après un pic de croissance “artificiel” entre 2005 et 2009. Pour l’économiste, le pire est devant nous contrairement à l’avis de nombreux experts auxquels les médias spécialisés ouvrent largement leurs portes.
*
Pour Harry Dent, la génération du “baby boom”, arrivée à l’âge de la retraite, va désormais limiter ses dépenses, provoquant une spirale à la baisse des marchés immobiliers et boursiers. Ces derniers devraient continuer à monter légèrement au cours des prochains mois, puis s’écrouler à la fin de l’année quand le système bancaire connaitra une nouvelle débâcle générale qui culminera en 2011.
*
Les prévisions économiques à moyen et long terme ont toujours relevé de la “boule de cristal”. Les “experts”, ou soi-disant tels, disent tout et son contraire. Sur la quantité, il y en a nécessairement dont les augures se vérifient. La difficulté, c’est de prédire, à l’avance, lesquels.
*
Ce qui est certain, c’est que la crise que nous venons de traverser ne semble pas avoir servi de leçon. Les dirigeants économiques internationaux font très exactement comme si rien ne s’était passé, et s’empressent de continuer “comme avant”. Qu’il s’agisse des banques américaines, européennes ou françaises, l’urgent est de se débarrasser de toute régulation et de tout contrôle “politique” et citoyen sur leurs activités, pour renouer, le plus vite possible, avec les pratiques du passé : “Bulles” spéculatives, opérations risquées sur les marchés dérivés, jeux de poker menteur ... Dans un seul but : Pérenniser les rémunérations astronomiques des dirigeants, et les revenus des plus importants apporteurs de capitaux, qui bénéficient du système et empochent les bénéfices.
*
Le financement du développement de l’économie réelle productive ? Oubliés ! Le recours à l’économie virtuelle et à la “croissance interne” ? De nouveau privilégiés !
*
La fable des « errements » de quelques décideurs a vécu : La crise que nous connaissons ne provient pas d’excès de certains individus aveuglés par l’appât du gain, mais est la résultante inéluctable du fonctionnement même du capitalisme le plus abouti : le libéralisme économique. Il est illusoire d’imaginer pouvoir l’amender : sa logique interne l’interdit.
*
Pour sortir véritablement de la crise économique et sociale qui menace de se durcir, il faudra d’abord … sortir du capitalisme libéral lui-même !
*
Faute de quoi, les mêmes causes produisant les mêmes effets, on peut nourrir les pires craintes pour l’avenir. A court terme, comme l’estime Harry Dent, ou plus tard !
*
*
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire