Les faillites de la Droite
Les premières indications fournies par Conseil d’Orientation des Retraites, sont sans appel : lourde aggravation du déficit de la branche vieillesse en 2007, et encore plus en 2008.
Le COR dénonce ainsi l’échec financier de la réforme Fillon de 2003 !
Sans doute n’est-il pas inutile de rappeler que la branche vieillesse était en équilibre jusqu’à la brillante intervention de notre actuel Premier ministre. Quatre ans après, il est question d’un déficit prévisionnel supérieur à 5,5 milliards en 2008. Certes, l’environnement démographique a évolué, mais cette donnée ne saurait à elle seule expliquer la faillite.
La preuve, sous le gouvernement de la Gauche plurielle, les différents comptes de la Sécurité Sociale, qui présentaient un lourd déficit à fin 1997 (4 milliards ½), n’ont cessé de se redresser pour atteindre un excédent de 1,5 milliards à fin 2001 (consulter, sur ce point, l’article du mercredi 3 octobre 2007 « Sécurité Sociale et gestion de la Droite », publié sur le présent blog)
Les résultats catastrophiques d’aujourd’hui sont donc bien, en grande partie, imputables à la politique anti-sociale menée par la Droite depuis presque 6 ans maintenant
Ce nouveau dérapage des comptes sociaux rend illusoire les prévisions de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2008. Il va, en outre, amplifier le niveau de la dette sociale, qui dépasse dès maintenant, les 80 milliards d’euros.
L’échec financier est patent. Tout comme l’échec social, puisque le taux de remplacement des pensions s’affaisse régulièrement depuis 4 ans.
Pour endiguer cette crise financière, il faudrait engager une politique dynamique et volontariste de l’emploi, comme Lionel Jospin l’avait fait avec les 35H et les emplois jeunes : Plus d’emplois équivaut à plus de cotisations et moins de prestations, soit un solde net positif au bénéfice des comptes sociaux.
A ce sujet, le COR rappelle que rien n’est acquis pour les dix ans à venir : la politique économique imposée par Nicolas Sarkozy depuis six mois, marquée par son inefficacité et son clientélisme, n’offre aucune garantie d’amélioration.
Indépendamment de son caractère profondément injuste, tant que d’autres sources de financement ne seront pas recherchées en complément et en parallèle, l’allongement de la durée de cotisations, dans le contexte politico-économique actuel, ne saurait être autre chose qu’un effet d’annonce.
Le taux d’emploi et d’activité des salariés âgés de 50 à 60 ans en France est, en effet, un des plus faibles d’Europe, du fait des «dégraissages» systématiques effectués par le patronat dans ses effectifs les plus anciens (et contre lesquels le gouvernement se garde bien d’agir !). Cette pratique, qui ne fait qu’alourdir le montant des prestations sociales servies (ASSEDIC, entre autre), permet aux entreprises de se décharger impunément sur la Collectivité, d’une partie de la charge financière que représentent ses salariés de plus de 50 ans !
En outre, la question centrale du dossier des retraites est soigneusement écartée des débats par l’entité Gouvernement/MEDEF : celle de la pénibilité et donc de l’inégalité d’espérance de vie selon les métiers exercés et les catégories socioprofessionnelles.
Le Conseil d’Orientation des Retraites revient, dans ce qu’il convient d’appeler un «réquisitoire de fait», sur les conséquences néfastes, pour les finances de la Sécurité Sociale, de la politique d’exonération des cotisations et de maintien des niches sociales.
L’ensemble de ces dernières, qu’il s’agisse des plus-values, des stocks options ou des pertes de recettes liées au mécanisme d’épargne salariale, s’élève à un montant compris entre 6 milliards et 8,2 milliards d’euros, soit les 2/3 du déficit annuel de la Sécurité Sociale !
En conséquence, le Parti socialiste réitère sa demande de taxation sérieuse et rigoureuse des stocks options et réclame un inventaire exhaustif de ces niches sociales qui échappent indûment à l’impôt. Il réaffirme sa volonté de voir engager une réforme en profondeur du système des retraites, mettant en exergue à la fois la recherche de sources de financement nouvelles, l’augmentation nécessaire du taux de remplacement des pensions, et la problématique majeure de la pénibilité des métiers exercés.
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