Dans le cadre de la campagne législative, François Hollande, Premier Secrétaire du Parti Socialiste, n’a pas ménagé ses critiques concernant le projet de libéralisation et de défiscalisation des heures supplémentaires, préparé par le Gouvernement Fillon :
Ce projet va coûter 5 milliards d’euros, défavoriser l’embauche et encourager la fraude. C’est en outre une mesure “en trompe l’oeil”, car ce ne sont pas les salariés qui choississent de faire des heures supplémentaires mais les employeurs qui en décident.
Cette mesure, présentée comme un avantage pour les salariés, qui “pourraient gagner plus en travaillant plus” n’est en réalité qu’une nouvelle faveur accordée au Patronat. La défiscalisation des heures supplémentaires va inciter les entreprises à substituer des heures de travail supplémentaires détaxées aux embauches, et à ne pas augmenter les salaires de base.
Cette analyse rejoint celle de la presse économique d’obédience libérale ("la Tribune" parle d’usine à gaz), et plus curieusement encore, celle du Conseil d’Analyse Économique (CAE), instance rattachée à ... Matignon :
Pierre Arthus, Pierre Cahuc, et André Zylberberg, les auteurs du rapport “réglementation du temps de travail, revenu et emploi” n’y vont pas de main morte : “Une fiscalité spécifique sur les heures supplémentaires, quelle que soit sa forme, aurait, au mieux, un effet incertain sur l’emploi et le revenu global, avec un risque de coût exorbitant pour les finances publiques” ("les Échos" du 29 mai 2007).
Le libéralisme le plus dure pointe déjà son nez, avant même la tenue des élections législatives !
On imagine avec frayeur jusqu’où pourrait aller le tandem Sarkozy/Fillon, si un contre pouvoir idéologique de gauche, défendant une France juste, moderne et solidaire, ne venait le contrecarrer.
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