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Jeudi 27 mai 2010
Les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA appellent à une journée nationale de mobilisation
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Communiqué commun des organisations syndicales
CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA
Emploi, salaires, retraite : tous mobilisés, rassemblés et exigeants !
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Dans un contexte économique et social caractérisé par une situation de l’emploi dégradée, des difficultés de pouvoir d’achat et une aggravation des conditions de travail pour de nombreux salariés, dans le public et dans le privé, en France et en Europe, les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA réaffirment que la sortie de crise passe par des politiques publiques en faveur d’une relance économique intégrant la satisfaction des besoins sociaux.
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Avant même que le Président de la République ne réunisse un "sommet social" le 10 mai 2010, le Premier ministre annonce un gel des dépenses de l’Etat pour les 3 ans à venir. Les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA condamnent cette annonce et considèrent que la réduction des déficits ne peut être envisagée sans assurer la cohésion sociale et la réduction des inégalités, en particulier par une fiscalité plus redistributive.
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Donner la priorité à l’emploi stable, améliorer les salaires et le pouvoir d’achat, réduire les inégalités, réorienter la fiscalité vers plus de justice sociale, investir pour l’emploi de demain par une politique industrielle prenant en compte les impératifs écologiques et par des services publics de qualité restent nos objectifs communs.
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Concernant les retraites, elles rappellent que l’emploi "en quantité, en qualité et qualifié, reconnu et valorisé" doit devenir une priorité dans les entreprises et les administrations pour redonner du sens au travail, à la société toute entière. C’est une source de financement incontournable pour assurer le devenir et la pérennité de notre système de retraites par répartition basé sur la solidarité intergénérationnelle. Une plus juste répartition des richesses, la réduction des inégalités, l’égalité entre les Femmes et les Hommes au travail s’imposent aussi pour garantir à tous un bon niveau de vie à la retraite. L’âge légal de départ en retraite à 60 ans doit être maintenu. La pénibilité du travail doit être reconnue et ouvrir des droits à un départ anticipé à la retraite.
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La concertation en cours, le calendrier extrêmement serré imposé n’offrent pas une qualité de dialogue social acceptable pour répondre à un tel enjeu de société, d’autant que les seuls éléments de la réforme proposée restent le recul de l’âge légal de départ à la retraite et l’allongement de la durée de cotisation dans un cadre budgétaire constant.
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Pour toutes ces raisons et dans un cadre unitaire, les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA appellent les salariés, les retraités, les jeunes et les privés d’emploi à une journée nationale de mobilisation le jeudi 27 mai 2010 pour interpeller ensemble les pouvoirs publics, tous les employeurs et peser sur les choix à venir.
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Elles appellent l’ensemble de leurs organisations à se rencontrer pour décider, dans les entreprises et lieux de travail, d’actions unitaires de haut niveau donnant lieu à des grèves et des manifestations interprofessionnelles dans les territoires.
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Le 6 mai 2010
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Retraites :
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Le document d'orientation du gouvernement sur les retraites, envoyé dimanche aux partenaires sociaux, est disponible
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Cliquer sur le "lien" : http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/doc/20100516/1352539_2854_document_d-orientation_du_gouvernement-2.pdf
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(Reuters) :
Les socialistes français ont déploré lundi que le gouvernement en reste au stade des intentions sur la réforme des retraites, sans dévoiler pour autant leurs contre-propositions.
S'ils ont salué
l'avancée symbolique consistant à taxer les hauts revenus et les revenus du capital - "Enfin!", a dit le porte-parole du
PS, Benoît Hamon - ils y voient un leurre du gouvernement, un mécanisme que la majorité videra de sa portée et
qui ne résout pas le problème du financement des retraites.
Le "document d'orientation" sur la réforme des retraites a été transmis dimanche soir aux partenaires sociaux.
"C'est un texte qui éclaire peu mais qui inquiète pas mal", juge Marisol Touraine, qui pilote la réflexion sur la réforme des retraites au sein du PS.
"L'essentiel de l'effort porte sur les salariés, contraints d'avaler la potion amère de l'augmentation de la durée d'activité avec une petite dose de solidarité. Mais la contribution sur les hauts revenus est pour l'instant symbolique et sera indolore pour eux", explique-t-elle à Reuters.
Les socialistes, qui ont lancé l'idée d'une surtaxe sur les profits des banques, regrettent que la majorité ait décidé de ne pas jouer sur l'assiette des cotisations patronales.
Afin d'augmenter le nombre de cotisants, le PS entend agir en parallèle sur l'emploi des seniors et des jeunes.
"ON NOUS DEMANDE PLUS QU'AU GOUVERNEMENT"
Après avoir rencontré le ministre du Travail, Eric Woerth, fin avril, Martine Aubry avait annoncé qu'elle dévoilerait les propositions du PS une fois celles du gouvernement connues.
Lors d'une conférence de presse à Lille, Martine Aubry a critiqué un
"simulacre de concertation".
"Le gouvernement n'avance pas dans ses propositions. Nous comprenons entre les lignes qu'il souhaite comme d'habitude faire payer les salariés et les retraités", a-t-elle déclaré.
A l'instar des syndicats, qui prévoient deux journées d'action distinctes les 27 mai et 1er juin, l'ancienne ministre des Affaires sociales s'opposera au report de l'âge légal, actuellement à 60 ans - une mesure "profondément injuste".
Le flou du gouvernement justifie que le PS prenne son temps, a expliqué Benoît Hamon à Reuters. "On nous demande plus qu'au gouvernement mais pour l'instant, on ne sait pas si la contribution rapportera 500 millions ou cinq milliards, si on relève l'âge légal du départ à la retraite, si on allonge la durée de cotisation ou les deux", dit-il.
Le porte-parole du PS promet un plan "global, équilibré et juste" qui tranchera avec "l'impréparation et l'improvisation" du gouvernement.