Ce sont les plus pauvres qui vont payer la facture !
Prodigue avec les riches, pingre avec les précaires. Avec le tandem Sarkozy/Fillon, la solidarité sociale marche à rebours : Ce sont les classes moyennes et les moins favorisées qui paient, et vont encore payer, pour continuer à enrichir un petit nombre de privilégiés. Voilà la ligne de conduite budgétaire que s'est fixée Nicolas Sarkozy. Après avoir accordé plus de 15 milliards d’euros de réductions fiscales aux ménages les plus aisés, le président de la République accuse aujourd’hui, sans complexe, les politiques sociales d’être responsables du déficit et de la dette de l’État !
Une mauvaise foi affichée, qui ne cherche même plus à masquer la coupe claire dans les richesses produites par l'ensemble de la Nation à laquelle se livre la Droite au pouvoir, pour faire payer aux classes moyennes et populaires les cadeaux accordés à une minorité de dirigeants économiques et d’amis politiques.
«Notre niveau de dépenses publiques est une anomalie au sein des pays développés», expliquait le président de la République en préambule de son intervention du 8 avril dernier à Cahors, réquisitoire en règle contre la protection sociale à la française sous couvert de prétendue «réforme» de l’administration territoriale de l’État.
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Pour appuyer ces coups de boutoir, rien de tel que les bonnes vieilles formules grandiloquentes sur l’avenir des générations futures : «Transmettre à nos enfants la facture de nos dépenses de santé et de retraite, via la dette, alors même que la population française vieillit est profondément immoral.» Un comble, venant de celui qui, il y a quelques mois, faisait financer sans scrupule, sur le dos de ces mêmes enfants, les 15 Milliards du paquet fiscal destiné à enrichir encore plus les plus aisés.
Pourtant, au mépris de toute évidence, Nicolas Sarkozy nie toujours concocter un plan de rigueur pour sortir de la crise (l’appellation à mauvaise presse). «Pas de coup de rabot», n’a-t-il pas hésité à marteler, alors même que son gouvernement préparait une augmentation brutale et non programmée des tarifs du gaz de 5%, qui équivaut à une nouvelle hausse déguisée des prélèvements obligatoire. Cette augmentation, cumulée à celle de 4% mise en place en janvier, représente une ponction annuelle moyenne de 80 euros, soit 50% de plus que les franchises médicales. Une hérésie, à l’heure où Gaz de France dégage 2,5 milliards d’euros de bénéfices, et un vrai coup de bambou pour le portefeuille des 11 millions de Français qui se chauffent au gaz ou utilisent le gaz pour la cuisson…
Comble de cynisme, le titre GDF gagnait plus de 1% sur le marché boursier, quelques dizaines de minutes seulement après l’annonce de l’augmentation des tarifs.
Une belle affaire pour les actionnaires.
Exit les réductions
Autre chapitre du grand livre de la rigueur non-avouée, la suppression de la prise en charge, par l’Etat, des tarifs sociaux de la SNCF. Dans le collimateur, les 3 millions de bénéficiaires de la carte "famille nombreuse", les billets «congés payés», les «pass» étudiants ou trajets domicile-travail. Les 70 millions d’euros que l’État versait à la SNCF en compensatuion de ces tarifs passent à la trappe. Or, les principaux bénéficiaires de ces réductions sont souvent les familles les plus précaires. Des «économies» d’autant plus contestables qu’elles auront également un impact environnemental, puisque ces aides incitaient en effet à utiliser le train plutôt que la voiture.
Fort logiquement, les syndicats sont montés au créneau :
Pour Force Ouvrière, «ces tarifs sont un outil de redistribution sociale et de solidarité qu’il est inacceptable de remettre en cause, notamment dans une période où le pouvoir d’achat des salariés est en net recul ». Même inquiétude du côté des associations familiales. La Confédération syndicale des familles (CSF) craint que “même si la SNCF apporte une réponse alternative en mettant en place des offres commerciales, celles-ci resteront des offres commerciales, soumises à des conditions quelquefois difficiles à atteindre, et ne seront jamais à la hauteur des engagements des politiques familiale et sociale qui doivent être assurées par l’État”.
Seront-ils entendus ? On peut le craindre, tant ces décisions sont symptomatiques du double langage tenu quotidiennement par le gouvernement. D’un côté, il réfute l’idée d’un plan de rigueur. De l’autre, il multiplie les hausses de prélèvements. Il prétend favoriser le transport ferroviaire, mais réduit son aide à la SNCF en direction des voyageurs aux revenus modestes.
Nicolas Sarkozy s'était autoproclamé "Président du Pouvoir d'Achat". Il aurait dû préciser qu'il s'agissait seulement de celui des plus favorisés.
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