Entre "Présidentielle" et "Législatives" :

le Mercato

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Pour celles et ceux qui ne sont pas initiés aux pratiques et vocabulaire en vogue dans le milieu du football, le “Mercato” est une fenêtre d’ouverture du “marché des transferts” durant la trève hivernale, en millieu de saison du championnat de France. C’est l’époque où les recruteurs tentent “d’acheter” pour leur camp les éléments qui leur manquent, en les débauchant des clubs adverses.

Entre présidentielle et législatives, le “mercato” politique a été particulièrement agité, et le capitaine de l’UMP n’y est pas allé de main morte : Claude Alègre, Hubert Védrine, Bernard Kouchner ...

Pour ce dernier, affaire conclue : il jouera dans l’équipe adverse, celle contre laquelle il était sensé exercer ses talents en début de parcours. Beaucoup s’étonnent qu’on puisse, ainsi, changer de camp ... Les “mercenaires du football” expliquent, pour leur part, qu’ils sont des “professionnels” et qu’ils servent, sans étât d’âme et du meilleur de leurs compétences, le club qui les paye.

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S’agissant de Bernard Kouchner, on s’explique mieux , maintenant, certaines embrassades et la chaude ambiance de saine camaraderie complice qui règnait sur les plateaux de télévision, au soir de la défaite des présidentielles, entre l’intéressé (et quelques autres) et les vainqueurs. Pendant que, rue de Solférino, des jeunes, effondrés, pleuraient sur leurs espoirs perdus et leur avenir ... d’autres préparaient le leur!

Quant à l’UDF, la quasi totalité de ses députés a rallié le clan Sarkozy, sans même attendre l’ouverture du “marché” (Comme 60% de son électorat, qui a refusé de se reporter sur Ségolène Royal), laissant François Bayrou, et le peu qui lui reste de garde rapprochée, face à l’incertitude : A combien se retrouveront les élus du “Mouvement des democrates” à l’Assemblée après les législatives, sans le soutien traditionnel (et indispensable) de l’UMP ?

Sans oublier les hésitants, dont Jean Michel Baylet, “centriste prétendu de gauche”, qui voudrait bien ... mais est désavoué d’avance par presque tous les députés du PRG. Tous craignent pour leur siège ... qu’ils ne doivent qu’au soutien du Parti Socialiste ! Ce sera donc “non” au ralliement à Droite (pour rejoindre les autres “radicaux”, qui ont déjà sauté le pas) ... au moins jusqu’à l’issue des législatives ...

Voila qui montre la fragilité (l’utopie ?) d’une alliance avec le Centre : En France, il n’existe pas. Il n’est qu’un appendice de la Droite Capitaliste Libérale ! On s’attendait à ce que “les frontières bougent” ? C’est tout le contraire qui est en train de se produire.

La Droite se renforce et annexe sa périphérie (au “Centre”, avec le ralliement des députés UDF -ce qui vaut un "maroquin" à Hervé MORIN, ex chef de campagne de François Bayrou- , comme sur sa droite, avec l’effondrement du FN dû à l’hémorragie de ses électeurs en direction de Nicolas Sarkozy dès le premier tour). La Gauche n’a d’autre choix que de se redimentionner sur la base de ses fondamentaux idéologiques, en intégrant ce qui reste de l’influence de ses alliés traditionnels (Verts et PC) et de l’extrème Gauche, les uns et les autres dynamités de l’intérieur par le réflexe de “vote utile”. (A l’exception, peut-être, de la LCR, essentiellement en raison du charisme personnel d’Olivier Besancenot).

!La “bipolarisation” ? Encore plus forte ! La France coupée en deux ? Plus que jamais !

Face à la Droite, ce sont bien des réponses de Gauche qu’il nous faut apporter, comme le propose le Programme Socialiste pour les législatives (Voir Bibliothèque, ci-contre). Toutes les autres voies sont coupées.

C’est le challenge que nous devons relever : La reconquête, sur nos propositions, de la confiance de l’Opinion Publique, laquelle risque de déchanter rapidement face aux réalités concrêtes de la mise en oeuvre de la politique ultra libérale que le duo Sarkozy/Fillon ne s’est jamais caché de vouloir appliquer.

A nous, socialistes, d’être prêts, à ce moment là, pour proposer une structure d’expression à leur mécontentement légitime.