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Confédération Européenne des Syndicats
Les syndicalistes allemands : Un autre regard sur la politique européenne
Les
organisations syndicales françaises et allemandes ont, elles aussi, célébré le cinquantième anniversaire du traité de l’Élysée.
Le 22 janvier 2013 était organisé à Paris un forum
syndical franco-allemand sur le thème de la compétitivité. Ce fut
l’occasion de découvrir, de la bouche même des syndicalistes d’outre-Rhin, que
le fameux modèle allemand, tant vanté à Paris par le patronat et les
économistes ultralibéraux, est très loin de
constituer un cadre idéal pour un développement économique et social équitable
et équilibré.
Dans le
secteur de l’agroalimentaire, par exemple, certains patrons allemands se comportent comme
de véritables “négriers”, faisant venir des
charters entiers de travailleurs de l’est pour les faire travailler
cinquante-cinq heures par semaine, au mépris de la loi !
Une pratique
qui se propage à d’autres secteurs
économiques en Allemagne et commence à toucher d’autres pays de l’Union.
Dans une Europe libérale de plus en plus controversée au cœur des opinions
publiques nationales du fait de la crise, de la récession qui frappe toujours la zone euro
en 2013, et des politiques d’austérité et de régression
des droits sociaux, insufflée par l’Allemagne, notamment, il apparait, y compris aux yeux des syndicalistes allemands, que la
rigueur budgétaire, imposée par Angela Merkel et la Droite allemande, ne profite,
y compris en Allemagne, qu’aux
seuls bénéficiaires d’un système économique auquel la chancelière et la
CDU tentent de contraindre toute l’Europe … dans leur seul intérêt. Politique suffisamment
décriée outre Rhin (contrairement
à ce que la propagande libérale voudrait nous faire croire), pour que l’avenir électoral
d’Angela Merkel soit on ne peut plus compromis.
Quand on est
attaché à la construction européenne,
telle qu’engagée il y a 50 ans, on
ne peut accepter la tournure que prennent actuellement les événements.
Plus que jamais, il est temps de rompre avec le dogme
de la « libre » concurrence économique soit disant « non faussée »,
et de mettre en place de véritables politiques de coopération. La crise ne peut servir d’alibi
en matière sociale et d’emploi. Les dirigeants européens doivent renouer avec
le projet des pères fondateurs pour bâtir une Europe de la paix entre les
Nations et de la paix
sociale à l’intérieur des États comme à l’intérieur de l’UE.
(Source
syndicale)