Le PS défend sa crédibilité présidentielle
(Reuters)
Pour ce qui en est connu : Un Projet clairement ancré à Gauche, qui doit s'imposer à tous les candidats aux primaires, et qui est économiquement crédible et juste ! Un projet que nous attendions avec espoir, et que nous défendrons, pour qu'il soit appliqué en 2012 au meilleur bénéfice des Français ! Publication de la totalité de notre Projet demain Mardi.
Présenté aux principaux dirigeants du PS lundi après-midi avant son adoption mardi, le projet intitulé "Le changement" table sur 25 milliards d'euros pour financer les propositions du prochain quinquennat.
En 2007, le projet du PS avait été estimé, trois mois avant le scrutin, à près de 36 milliards d'euros.
Ce projet pour 2012, "nous l'avons chiffré et nous avons dit que tout ne sera pas possible tout de suite mais tout ce qui sera fait le sera véritablement", a défendu le premier secrétaire du PS, Martine Aubry, sur France 2 lundi soir.
"Il y aura des mesures qui prépareront l'avenir et puis celles qui amélioreront immédiatement la vie des Français", a promis la maire de Lille, citant comme "urgence", le blocage des loyers ou taxer en partie les profits pétroliers pour pouvoir réduire le prix de l'essence et du gaz.
Michel Sapin, ancien ministre de l'Economie et responsable de ce chiffrage, revendique une "petite révolution" dans la méthode d'élaboration du projet, rédigé par la "plume" de Laurent Fabius, Guillaume Bachelay, en coordination avec tous les "présidentiables".
"Nous n'avons pas voulu partir de la liste de ce qu'on voulait faire et ensuite chercher les moyens de les réaliser mais au contraire commencer par l'évaluation des possibles", explique le député de l'Indre.
SUPPRESSION DES "CADEAUX FISCAUX"
Après trois présidentielles perdues d'affilée, l'exercice est délicat pour le PS. Sans parler de rigueur, les socialistes font le pari que les Français ont intégré le "cadre budgétaire particulièrement contraint" de la France.
Ils "savent très bien qu'on ne peut pas promettre autant aujourd'hui qu'en 2007 et encore moins qu'en 2002", fait valoir Michel Sapin.
Face aux accusations de "gauche dépensophile" de la droite, le PS affiche sa "priorité absolue": réduire la dette et les déficits, objectifs qui seront inscrits dans une "loi de finances publiques quinquennale".
L'objectif consiste à inverser la courbe dette-intérêts à la fin de la deuxième année de mandat, soit en 2014.
Le retour des déficits publics à 3% du PIB, pour l'instant fixé en 2013, est jugé "totalement obsolète" par les économistes du PS et pourrait être repoussé d'un voire deux ans.
Le projet présidentiel est bâti sur une hypothèse de croissance de 2,5% du PIB entre 2013 et 2017.
La suppression progressive de tous les "cadeaux fiscaux" de la droite et la réduction des niches fiscales permettraient de dégager entre 40 et 50 milliards d'euros sur cinq ans dont la moitié sera consacrée au financement du projet.
Ce projet, "socle commun" pour tous les candidats à la primaire présidentielle du PS, prévoit, entre autres, la création de 300.000 "emplois d'avenir" pour les jeunes dans l'écologie ou le social dont 100.000 pourraient être créés dès 2012 et coûteraient au total 3,6 milliards d'euros.
"UN SACRÉ PARACHUTE"
Une hausse générale des impôts, de la TVA ou de la CSG n'est pas envisagée mais l'impôt sur les sociétés sera modulé avec un bonus pour celles qui réinvestissent et un malus pour celles qui préfèrent verser des dividendes.
S'il revient au pouvoir, le PS lancera une réforme fiscale pour fusionner l'impôt sur le revenu et la CSG afin de créer un "impôt citoyen" prélevé à la source, créera une "banque publique d'investissement" pour piloter la politique industrielle et plafonnera les salaires des patrons de groupes dans lesquels l'Etat a une participation.
Samedi, Martine Aubry, premier secrétaire, a repris à son compte "l'allocation autonomie" réclamée par le Mouvement des jeunes socialistes, au grand dam d'un partie du PS pour qui cette mesure, extrêmement coûteuse et qui pourrait être assimilée à de l'assistanat, n'est pas du tout une priorité.
Martine Aubry a assuré lundi soir que ces mesures engageaient "tous les candidats au nom du Parti socialiste" même si la course à l'investiture, dans laquelle sont déjà engagés François Hollande et Ségolène Royal risque de créer une surenchère de propositions.
"On ne va pas brider la capacité d'innovation d'untel ou untel", a plaisanté le porte-parole du PS, Benoît Hamon, mais "l'essentiel est posé sur la table et c'est là-dessus que les Français jugeront de notre crédibilité".
Sans projet qui se tient préparé collectivement, se présenter à l'Elysée c'est comme "sauter en parachute sans parachute", estime Christian Paul, qui dirige le Laboratoire des idées du PS. "Et là, on fournit un sacré parachute"
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