*Fermeté et désinformation : Danger pour le climat social de demain !**Elle n'a pas cité le nom de Pierre Mongin, le président de la
RATP, mais sa cible ne faisait guère de doute. Hier,
la première adjointe au maire de Paris, Anne Hidalgo, a dénoncé sur RMC (entretien repris par
les Echos)
l'attitude de la direction de la RATP lors de la grève du RER A.
*« il y a quelque chose de presque
irresponsable à ne pas avoir accepté de négocier ». « Dans un conflit du travail, il faut négocier. Et quand il n'y a pas de rencontre entre la Direction et les syndicats, comme cela a été le cas pendant des jours, je me dis qu'il y a quand même un problème de
gestion des relations sociales à la RATP ». Anne Hidalgo, ancienne inspectrice du travail et
tête de liste du PS à Paris pour les régionales sait de quoi elle parle :
*« Dans un conflit de cette nature,
ne pas discuter c'était en soi vraiment prendre les usagers en otage (…). Si c'est ça la nouvelle stratégie sociale de la RATP, je crains qu'on ne connaisse des
mouvements à nouveau très durs ».
*Les
syndicats de la RATP partagent son avis : La Direction, "téléguidée" par l'Elysée a tout fait pour laisser
pourrir la grève ; et la
désinformation y est allé bon train : Tous les reportages sur les grands médias et dans la Presse de Droite, fustigeaient la
"galère des franciliens" et ne
donnaient la parole qu'aux opposants à la Grève. Frédéric Lefèbvre, quant à lui, est allé jusqu'à
"féliciter" les non-grévistes pour leur "sens civique" et leur reconnaissance "qu'à l'évidence", en tant que conducteurs de la Ligne A, ils n'étaient "pas les plus mal lotis";
*En fait de "bien loti", le
porte-parole de l'UMP se gardait bien de rappeler que les
cadres dirigeants de la RATP avaient vu, en ce qui les concernait, leurs rémunérations (toutes origines confondues) augmenter de ...
17% en deux ans (source syndicale).
Charité bien ordonnée...*A l'issue du conflit, la "désinformation" continue : les journalistes "aux ordres" (pas tous, heureusement !) précisent que le travail a repris "sans que les revendications des grévistes aient été satisfaites"...
Ce qui est faux en partie. Certes, l'ensemble de leurs revendications n'a pas été accepté, mais les conducteurs ont tout de même obtenu une
prime mensuelle de 80 euros (même si elle est soumise à des contraintes de "régularité du trafic".
*En suivant la logique de Frédéric Lefebvre, cette prime
ne devrait être servie qu'aux seuls grévistes : Les autres, (les "félicités"), sont satisfaits de leur sort et savent faire montre "d'esprit civique" (Ce qui leur a permis de ne pas voir leur salaire amputé des jours de grève !).
*Dans les "pays du nord de l'Europe" dont on se plait tant à souligner l'exemplarité,
c'est ainsi que les choses se passeraient : les avantages négociés par un syndicat sont
réservés aux seuls adhérents de ce syndicat, (c'est une des raisons du fort taux de syndicalisation). Et si un syndicat lance un mot d'ordre de grève,
tous ses adhérents suivent (sous peine de radiation ... et de perte des avantages acquis). On oublie aussi que dans ces pays "nordiques", une négociation "réelle et sincère" aurait été ouverte
avant même le commencement du conflit !
*On fait comme ça, Frédéric Lefebvre ? Chiche ?
*Un dernier point, pour montrer que les citoyens français ont une
forte propension à résister à la manipulaition, à la propagande et à la désinformation :
*Malgré les efforts réunis pour leur faire "haïr" les grévistes "preneurs d'otages", après 2 semaines de perturbations sociales,
un sondage (repris par
Le Figaro, c'est dire sa "neutralité" par rapport au Mouvement), était bien obligé de constater que ...
32% des français, seulement, étaient opposés à cette grève (un peu plus de
40% -une minorité, toujours- chez les seuls franciliens, les plus directement touchés, et par conséquent les plus sensibles aux manipulations d'opinion).
*"Résistance"encourageante pour la démocratie en France !*Démocratie mise en
danger, en revanche, par l'attitude des Frédéric Lefebvre et consorts, dont la seule préoccupation semble être de vouloir diviser et opposer les français entre eux :
pour mieux "règner" sans doute, et continuer à profiter du système.
*La désespérance est grande chez les salariés (De la RATP et d'ailleurs) comme chez tous les laissés pour compte de la société UMP (L'immense majorité des citoyens).
Anne Hidalgo a raison : La recherche du pourrissement des revendications sociales et le
mépris dont fait preuve le Pouvoir à l'égard des salariés, pourraient avoir les pires conséquences, demain, avec
l'accélération de la crise sociale qui s'annonce.
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