Le combat continue !
! (Opinion perso)
!
A Gauche, toujours
!
A peine les premières estimations connues, à peine notre candidate venait-elle de s’exprimer, que, déjà, DSK lançait une OPA sur le Parti. Enfourchant son cheval de bataille le plus éculé, il appelait à la création d’un Parti "Social-Démocrate", suivi par Michel Roccard et Bernard Kouchener, ce dernier allant jusqu’à revendiquer, sans pudeur au soir d’une défaite cuisante pour tous ceux qui avaient cru en une nouvelle espérance, un Programme de Gouvernement avec la Droite Libérale modérée incarnée par François Bayrou (et ce qu’il restait de l’UDF, après les transfuges massifs de ses députés vers l’UMP ... pour sauver leur siège, bien sûr). Et les seconds couteaux de DSK de rire et de s'exclaffer, sur les plateaux de télévision avec la Droite triomphante, pendant que, Rue de Solférino, beaucoup de militants, parmi les plus jeunes, pleuraient.
!Vieille lune, qui voudrait accréditer l’idée que “moderniser” la gauche consisterait à la faire adhérer aux conventions du capitalisme libéral, pour les humaniser et les socialiser ... Démarche qui n’a jamais servi à autre chose qu’à délivrer une caution de “paix sociale” pour faciliter les deshumanisations perpétrées par le libéralisme triomphant (comme en Allemagne, où, par exemple, l’âge de la retraite vient d’être porté à 67 ans, avec la bénédiction des “sociaux-démocrates” ... mais contre l’opinion majoritaire des citoyens allemands, ou en Grande Bretagne, où le marasme social est consommé (près d’1/4 de la population vit en dessous du seuil de pauvreté), mais où un Premier Ministre “travailliste” félicite chaudement Nicolas Sarkozy de sa victoire, tout en l’assurant de leurs identités de vue).
!Vieille lune, qui oublie que l’élection présidentielle que nous venons de perdre, a vu la candidate de toute la gauche unie, faire toutes les ouvertures possibles, par nécessité, en direction du “centre droit” ... Ce qui ne l’a pas empêché de réaliser le plus mauvais score que nous ayons enregistré, dans un 2ème tour des présidentielles, depuis la fin du dernier mandat de François Mitterrand ...
!Vieille lune, qui, pour se réaliser, impliquerait une nouvelle dérive “droitière” de mon parti ... qui se ferait sans moi !
!A l’opposé, Henri Emmanuelli appelle à un regroupement des “anti-libéraux”. Démarche qui recueille toute ma sympathie (comme le savent ceux qui me connaissent), à condition qu’elle s’accompagne d’une volonté d’efficacité incluant la nécessité de gouverner ensemble, le cas échéant, et sous réserve, aussi, que ce regroupement des Forces de Gauche se fasse à l’intérieur, ou dans une structure associée à mon Parti. Faute de quoi, elle se ferait également sans moi ... Sauf “légitime défense” caractérisée par le virage à la “social-démocratie” du PS, qui constituerait, à mes yeux, un “casus belli” délibéré.
!L’usage (interrompu en 2002 par lionel Jospin, dans des circonstances particulières, sur lesquelles il s’est expliqué), veut que le candidat battu devienne naturellement le “chef de file de l’opposition” et s’exprime au nom de l’ensemble des électeurs qu’il a réuni sur son nom (ce fut le cas de François Mitterrand en 1974, et de Lionel Jospin en 1995). Avec l'appui et le soutien de l'ensemble du PS, sous la conduite de son 1er Secrétaire : François Hollande, légitimé dans son poste par le vote des adhérents du PS.
C’est cette ligne traditionnelle que suit Ségolène Royal aujourd’hui : “Quelque chose sest levé, qui ne s’arrêtera pas”. Cette affirmation est celle du “leader” de l’opposition qu’elle est devenue, celle de la représentante des millions de personnes qui ont rejoint son combat : Le PS, d’abord, le PRG et le MRC, ensuite, puis la Gauche plus radicale, le PCF ou les Verts (les allies traditionnels du Parti Socialiste), mais aussi, ce qui est nouveau, les électeurs d’Olivier Besancenot, d'Arlette Laguiller ou de José Bové. L’analyse politique du scrutin montre que les reports de toutes les voix de Gauche sur son nom, au 2éme tour, ont été quasiment sans faille.
!Ce rassemblement de toute la Gauche s’est effectué sur la base des propositions du Pacte Présidentiel défendu par Ségolène Royal, émanation du Projet Socialiste approuvé par une majorité de militants du PS, sur la base de la synthèse réalisée au Congrès du Mans. Propositions dont notre candidate ne s’est jamais écartée, que ce soit lors du débat avec François Bayrou, ou au cours de celui avec Nicolas Sarkozy.
!Ces propositions se démarquent très nettement de la logique capitaliste libérale. Elles dessinent une voie idéologique nouvelle, permettant, à terme, de rompre avec le libéralisme.
!C’est très précisément ce que François Bayrou leur reproche, lui, le "libéral" qui veut toujours "moins d'Etat", pour laisser au Marché le soin de réguler les équilibres sociaus et sociétaux. A l'opposé, les propositions de Ségolène Royal reposent sur une analyse qui rend la logique libérale responsable des anéantissements des équilibres sociaux patiemment édifiés par les générations qui nous ont précédé (Au prix de durs sacrifices, et même au risque de leur vie même). Logique du Profit, de l’argent, et des “valeurs boursières” supplantant les “valeurs humaines”, pour reprendre une expression de Ségolène Royal. Logique de l’enrichissement du plus petit nombre au prix du rejet dans la précarité et la misère d’un nombre sans cesse croissant de personnes appartenant aux classes sociales les plus modestes, comme à celles des classes moyennes, pour qui l'ascenseur social ne fonctionne plus que vers le bas.
!C’est sur ces bases socialistes que s’est opérée l’ouverture vers le “centre droit” : Ouverture à l’adresse de tous ceux qui choisiraient de rejoindre NOS propositions, ou qui reconnaîtraient une convergence sur un certain nombre de mesures concrètes avancées. 40% des électeurs de François Bayrou ont fait ce chemin. Le reste a choisi le vote vers la Droite la plus dure ou l'abstention, ce qui, dans le contexte, revient au même !
!C’est sur cette même logique que nous devons travailler pour la refondation de la Gauche. Derrière Ségolène Royal, mais fermement ancrés sur nos fondamentaux intangibles ... sans dérives droitières ou abandons de nos valeurs SOCIALISTES. Sans compromission, ni soumission aux règles du capitalisme libéral.
!Sauf à sonner la mort du Parti Socialiste ... Estocade à laquellle, bien sûr je ne m’associerai pas, ni aujourd’hui, ni au lendemain des législatives, quels que soient leurs résultats.
!Didier Lebailly
(socialiste)
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