L’état major de Ségolène Royal a insisté, mardi soir, 13 mars 2007, sur la nécessité de «recadrer» la campagne présidentielle face à la montée du candidat UDF François Bayrou, en le replaçant clairement à Droite, tout en prenant soin de ne pas laisser supposer que la Gauche pourrait gouverner avec lui. La ligne de communication retenue pour y parvenir consiste à populariser les propositions sociales essentielles du Pacte Présidentiel, concernant l’emploi, l’éducation, le logement et l’environnement.
Le porte parole de la candidate, Vincent Peillon, avait affirmé peu avant «qu’il n’y aurait pas de majorité de Gauche pour gouverner avec François Bayrou», et que la poussée «incontestable» du candidat UDF était «d’abord un problème pour la Droite, saisissant l’occasion de rappeler que le programme social et sociétal de la candidate du Parti Socialiste, du MRC et du PRG, «était aux antipodes de celui de François Bayrou».
Vincent Peillon a d’autre part mis en évidence «l’hémorragie» de l’électorat de Nicolas Sarkozy en direction du leader centriste constatée la semaine précédente. Selon le baromètre IPSOS/DEL du 14 mars 2007, cette «hémorragie» se poursuit, puisque, si au premier tour, Nicolas Sarkozy arrive toujours en tête, il recule de 1,5% au profit de François Bayrou, qui, en troisième position, gagne 2% des intentions de vote … repris en très grande partie au candidat de l’UMP.
C’est ce qui explique, toujours selon Vincent Peillon, que le ministre-candidat ait décidé d’une autre stratégie, consistant, «puisque le centre est pris, à aller plus durement sur sa Droite».
Dominique Strauss-Khan, pour sa part, a affirmé, mercredi, que François Bayrou était «majoritairement, historiquement, idéologiquement, un homme de Droite, et donc un adversaire pour les Socialistes».
« Il n’y a pas d’alliance à faire avec François Bayrou, je ne suis pas d’accord », a affirmé DSK sur Europe 1, coupant court à toutes les rumeurs. François Bayrou n’est qu’une illusion absolue pour le changement, a-t-il poursuivi, affirmant «qu’il fallait le mettre face à ses contradictions».
Se disant convaincu que «Ségolène Royal serait au deuxième tour», DSK a ajouté que la candidate du PS devait «montrer qu’elle est le meilleur rempart contre Nicolas Sarkozy, et ramener vers elle des électeurs qui veulent le battre et pensent à tort, qu’il y a peut être une solution du côté de François Bayrou».
Quant à Laurent Fabius, il précisait, toujours ce mercredi, que la Gauche «ne pouvait pas gagner dans la confusion» et que le PS devait dire «clairement» qu’il a, face à lui, «deux adversaires de Droite, Nicolas Sarkozy et François Bayrou». Pour Laurent Fabius, le discours de campagne doit mettre systématiquement en lumière que le candidat de l’UDF «a un passé de Droite et des propositions de Droite». Le PS, s’il doit «rester ouvert, courtois, rassembleur», demeure, a-t-il insisté, «un Parti de Gauche et François Bayrou un Homme de Droite».
Sources AFP
14/03/07
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